Nom : Phaulkon (Constance)
Autre(s) appellation(s) : De son vrai nom Constantino Gerarchi. Aussi appelé Constantin Phaulkon ou plus simplement monsieur Constance par les français.
Dates : 1647 - 5/6/1688
État(s) historique(s) : Venise (république de) ; Grande-Bretagne (royaume de) ; Siam (royaume de) ; France (royaume de)
Pays actuels(s) : GRÈCE ; ROYAUME-UNI ; THAILANDE ; FRANCE
Remarques biographiques :
Grec d'origine ; né en 1647 sur l'île ionnienne de Céphalonie qui était alors vénitienne.
Selon Walter J. Strach, il était le quatrième fils de Don Giorgio Gerarchi, prêtre et gouverneur de l'île et de Zannetta-Focha Supianato, descendant d'une noble famille d'origine byzantine.

Épouse (mai 1682) Maria Guyomar de Pinha (1664-v. 1730), une jeune luso-japonaise, fille de Maître Phanick et de Ursule Yamada dont il eut deux enfants, Joaos (?-janvier 1688) et Jorge (v. 1683-apr. 1748).

S’engage sur un bateau britannique (1660) et s'installe en Angleterre (1660-1670) où il anglicise son nom en Falcon qui sera bientôt à nouveau hellénisé en Phaulkon ; il se convertit à l'anglicanisme.
Participe à trois voyages sur les vaisseaux de la Compagnie britannique aux Indes orientales et arrive au royaume de Siam (septembre 1678). Il entre au service du Phra Klang (le premier ministre d'état) en qualité de Kha Luang, c'est-à-dire serviteur du roi dans les magasins du roi (fin 1679 ?). Il devient le favori du roi Phra Narai et exerce le rôle de Phra Khlang (1680-1688) sans pour autant en avoir le titre.
Il servit d'intermédiaire entre le roi de Siam Phra Narai et Louis XIV, favorisant le travail des Jésuites français, encourageant les ambassades franco-siamoises et œuvrant au rapprochement des deux pays.
Il se convertit au catholicisme (mai 1682).

Arrêté lors du coup d’état d’Okphara Pétratcha (conseiller du roi et chef de l’éléphanterie royale) à Lopburi (18 mai 1688), il fut accusé de rébellion puis décapité dans la forêt de Thalé Chupson (5 juin 1688).

Obtient, après sa mort, des lettres de naturalité pour lui et ses enfants données à Versailles en février 1689 et enregistrées au Parlement le 12 mars 1689 (les premières nouvelles de la révolution de Siam ne parvinrent à la cour de France qu’en novembre 1689).

Après sa mort, sa femme et son fils Jorge furent condamnés à l’esclavage.
Sources bio-bibliographiques :
· Archives nationales, X(1a) 8683, fol. 86r-87v (lettres de naturalité).

· Strach III (Walter J.), Constantine Phaulkon and Somdet Phra Narai: Dynamics of Court Politics in Seventeenth-Century Siam, a Thesis Submitted to the Graduate Division of the University of Hawai'i in Partial Fulfillment of the Requirements for the Degree of Master of Arts in Asian Studies, décembre 2004.
· Van der Cruysse (Dirk), Louis XIV et le Siam, Fayard, 1991, en particulier p. 219-229, 246-263, 442-162.
Entrée d'index : Phaulkon (Constance) (1647-1688), premier ministre du roi de Siam (1680-1688)
Thématique(s) : Naturalité ; Cours ; Diplomatie ; Étrangers
Observation(s) :
Il existe beaucoup de littérature contradictoire sur Phaulkon, décrit par ses contemporains tantôt comme un saint et un martyre, tantôt comme un fourbe.
Les jésuites français, qui se sont beaucoup servi de lui, ont eu tendance à romancer sa vie (notamment le père Pierre Joseph d’Orléans, voir documents liés) tandis que les anglais l’ont dépeint avec plus de dureté (Lettre anonyme d’un anglais catholique au R. P. Pierre d’Orléans suivi d’un abrégé de la vie et des mœurs de M. Constance)
Polyglotte, parlant le grec, l’anglais, le portugais, le malais, le français, le siamois et le siamois de cour, il est probable que c’est cette maîtrise des langues qui favorisa son introduction à la cour de Siam, où il servit d’interprète avant de se rendre indispensable.
Auteur(s) de la notice : Priscille Deneux ; Nicole Lallement

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