Nom : Durasfort (Marie de Durfort de Duras, dite Madame de)
Dates : 26/1/1648 - 13/5/1689
État(s) historique(s) : France (royaume de)
Pays actuels(s) : FRANCE
Remarques biographiques :
Née le 26 janvier 1648.

Fille de Guy-Aldonce de Durfort, marquis de Duras, comte de Rozan et de Lorges (1605-1665) et d'Élisabeth de La Tour d'Auvergne (1606-1685). Elle est la sœur des maréchaux de Duras et de Lorges.

Protestante, elle se convertit au catholicisme en 1678 et se fait appeler Madame de Durasfort.

En 1682, elle devient dame d'atours de Madame, duchesse d'Orléans, en remplacement d'Henrietta Gordon of Huntly. Elle reste en charge jusqu'à sa mort et sera remplacée par Mlle de Châteautiers et Mme de Châtillon qui se partageront la charge.

Décédée à Saint-Cloud le 13 mai 1689.

Sa mort est vraisemblablement due à un charlatan qui sévissait à la cour, comme le relate Dionis : « Il y a environ dix ans qu’il parut à Versailles un homme qui disoit avoir des secrets particuliers, et des purgatifs qui emportoient toutes les maladies de quelque nature qu’elles fussent : il trouva de protection auprès de quelques personnes de la première qualité qui le logèrent au Cheni, qui ventèrent sont mérite, et qui en parlèrent au Roy très-avantageusement. Ce commencement heureux lui attira des pratiques qui n’eurent pas sujet de s’en louer par les mauvais effets que produisirent ses remèdes. Mais ce qui le fit échouer en peu de tems, ce fut un purgatif qu’il donna à Madame Durafort Dame d’atour de Madame, pour une douleur de rhumatisme pour laquelle je l’avois saignée deux jours auparavant. Cette Dame étoit pleine, grosse et d’une santé à devoir faire l’Épitaphe du monde ; ce purgatif lui causa une diarrhée continuelle avec des douleurs effroyables dans le ventre qui lui faisoient couler le sang tout pur ; elle vuida une espèce de boyau de la longueur d’une demie aulne qui fut examinée par les Médecins et les Chirurgiens de la Cour. L’on jugea que c’étoit la membrane interne du rectum, et d’une partie du colon, qui s’étoit séparée et déchirée par la violence de ce remède ; et enfin elle mourut après avoir souffert comme une martyre, ce qui fit chasser ce distributeur de remèdes avec défenses de plus faire le Médecin ».

Sourches se fait également l'écho de cette maladie : « Le 13 [mai 1689], Mme de Durasfort, dame d’atour de Madame, sœur de MM. les maréchaux de Duras et de Lorge, mourut à Saint-Cloud, où Monsieur étoit alors, après une maladie de plus de trois mois, dans laquelle avoit eu des symptômes très extraordinaires, et entre autres elle avoit jeté deux boyaux d’un pied de long, au grand étonnement de tous les médecins. Elle fut universellement regrettée de tout le monde , car c’étoit une fille de très bon esprit, de bonne mine, et qui savoit aussi bien vivre qu’aucune personne de sa qualité ». Cette maladie, selon Mme de Sévigné, durait au moins depuis le mois de février, comme elle l'écrit le 21 à Mme de Grignan : « Mme de Durfort se meurt d’un hoquet d’une fièvre maligne ».
Sources bio-bibliographiques :
· Dionis (Pierre), Cours d’opérations de chirurgie démontrées au Jardin royal, Bruxelles, impr. Vve C.-M. d'Houry, 1708, p. 544.
· Sévigné (Marie de Rabutin-Chantal, marquise de), Correspondance, éd. par Roger Duchêne, Paris, Gallimard, 1978 (3 vol.), t. III, p. 510.
· Sourches (Louis-François Du Bouchet, marquis de), Mémoires du marquis de Sourches sur le règne de Louis XIV, publiés par le comte de Cosnac et Arthur Bertrand, Paris, Hachette, 1882-1893 (13 vol.), t. III, p. 89-90.
Entrée d'index : Durasfort (Marie de Durfort de Duras, dite Madame de) (1648-1689), dame d'atours de la duchesse d'Orléans (1682-1689)
Thématique(s) : Cours
Auteur(s) de la notice : Raphaël Masson

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