Également duchesse d'Hostun.

Née le 17 janvier 1699, elle est la fille d'Hercule-Mériadec de Rohan, duc de Rohan-Rohan, et d'Anne-Geneviève de Lévis, elle-même fille de la duchesse de Ventadour.

Elle épouse, le 13 mars 1713, Joseph d'Hostun de La Baume, duc de Tallard.

Dame du palais de la reine (10 mai 1725 - 4 septembre 1729).
Nommée gouvernante des Enfants de France en survivance de la duchesse de Ventadour, sa grand-mère maternelle.
Entre en charge en mars 1732. Sa place de dame du palais est alors donnée à la princesse de Montauban.
En 1739, elle est chargée d'accompagner Madame Infante jusqu'à la frontière espagnole. D'Argenson note qu'elle n'est guère estimée des princesses dont elle a la charge ; il écrit, en mai 1740 : « Madame seconde, que le roi destine à épouser le duc de Chartres, aura, dit-on, beaucoup d'esprit et assez bon cœur. Elle s'aperçoit que Mme de Tallard a un caractère mêlé de fausseté et de simagrée; elle revient toujours à maman Doudour, Mme de Ventadour, et l'aime autant qu'elle est indifférente pour Mme de Tallard » (Journal et mémoires, t. III, p. 61) ; et en octobre 1740 : « Mme la duchesse de Tallard est fort haïe de toute l'éducation de Mesdames, et de Mesdames elles-mêmes. Celle qui est en Espagne [Madame Infante] a fait écrire contre elle ; il y a déjà bien du temps qu'elle ne lui a écrit, mais elle écrit toujours à Mme de Ventadour, pour qui l'Espagne a autant de vénération que la France même. Mme Henriette, qui est ici l'aînée, déteste encore davantage Mme de Tallard, cette gouvernante intrigante se piquant d'être amie du Chauvelin, mais courtisant néanmoins sans cesse le cardinal. Elle traite ces pauvres princesses avec indécence, les faisant attendre quand il faut aller quelque part, suivant qu'elle a en tête une revanche au piquet ou un coup de cavagnole » (Journal et mémoires, t. III, p. 197). En octobre 1751, il note encore : « La dissipation des finances à la Cour augmente chaque jour. La Maison de Mesdames dépense prodigieusement : madame de Tallard jette à la tête les présents, on lui donne tout ce qu'elle demande, et elle s'enrichit de tout » (Journal et mémoires, t. VII, p. 9) ; en décembre suivant, il renchérit : « Mme de Tallard est fort haïe de Mme de Pompadour ; elle est de très mauvaises mœurs, une Messaline, hautaine, impérieuse et donnant grand sujet de se plaindre à Mesdames de France, tandis qu'elle les a gouvernées, méchante et de méchante langue [...] On m'assure que ceci finira par sa retraite forcée » (Journal et mémoires, t. VII, p. 38-39).
Et, de fait, en 1752, d'Argenson écrit : « Il est question de donner bientôt une survivancière à Mme de Tallard pour le gouvernement des enfants de France, car c'est la mode de donner ainsi des survivances pour aider les titulaires, ce qui double les appointements et charge l'État. Mme la princesse de Marsan l'a refusé ; Mme de Montauban remue ciel et terre pour l'obtenir, afin de le faire tomber à sa fille, Mme de Brionne » (Journal et mémoires, t. VII, p. 304).

Morte à Versailles dans la nuit du 4 au 5 janvier 1754 : « La duchesse de Tallard, gouvernante des enfants de France, mourut l'autre nuit, peu regrettée du Roi, mais admirée de quantité d'amis qu'elle avait. Elle a donné courageusement, de sa main, peu avant de mourir, ses plus beaux diamants à la comtesse de Brienne et à quelques amis ; elle fait le prince de Rochefort son légataire universel » (Argenson, t. VIII, p. 202). Son corps est porté d'abord à l'hôtel de Ventadour avant d'être mené à Paris (Luynes, t. XIII, p. 132).

Son testament, daté de 1753, est conservé aux archives du château de Chantilly (A-1-047)
Voir aussi : Archives nationales, K 1717 n°23 : « Convoi funèbre de la duchesse de Tallard, gouvernante des Enfants de France »

Inhumée à Paris le 7 janvier 1754, en la chapelle de la Merci, lieu de sépulture de la maison de Rohan-Soubise.

· Brevet de dame du palais de la reine (Versailles, 10 mai 1725), Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Ms. Clairambault 814, fol. 715.
· Acte de transport du corps de la duchesse de Tallard à Paris après son décès à Versailles, 7 janvier 1754, Archives départementales des Yvelines, État civil, Versailles, Notre-Dame, S, 1754, fol. 2, cote 108426.

· Argenson (René-Louis de Voyer de Paulmy, marquis d’), Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés pour la première fois d’après les manuscrits autographes de la bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France par E. J. B. Rathery, Paris, Renouard, 1859-1867, 9 vol.
· Luynes (Charles-Philippe d’Albert, duc de), Mémoires du duc de Luynes sur la cour de Louis XV (1735-1758), publiés sous le patronage de M. le duc de Luynes par Louis Dussieux et Eudore Soulié, Paris, Firmin Didot, 1860-1865, 17 vol.

· Taillard (Christian) et Béchu (Philippe), « De l'église conventuelle à la chapelle palatiale, l'histoire mouvementée de la Chapelle de la Merci à Paris », dans A-N. Cocula et J. Pontet (dir.), Itinéraires spirituels, enjeux matériels en Europe, t. I, Sous le sceaux des réformes : entre continuité et rupture. Mélanges offerts à Philippe Loupès, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2005, p. 179-214.

Brevet de dame du palais de la reine (Versailles, 10 mai 1725), Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Ms. Clairambault 814, fol. 715. Consultable sur Gallica.

Récit de la mort de la duchesse de Tallard par le duc de Luynes, Mémoires du duc de Luynes sur la cour de Louis XV (1735-1758), édité par Dussieux et Soulié, Paris, Firmin Didot frères fils et Cie, 1863, t. XIII. Consultable sur books.Google.fr.