Résumé ou incipit :
En 1925, avec la provocation qui lui est coutumière, Vladimir Maïakovski clame haut et fort que de toute la « joliesserie » versaillaise, la seule chose qui lui ait plu est la trace laissée par un coup de baïonnette dans une table de la reine Marie-Antoinette. Les événements révolutionnaires de 1789, qu’il entend célébrer dans son poème et dont la portée se trouve confortée par ceux de 1917, restent néanmoins insuffisants pour libérer sa mémoire de souvenirs relatifs à la culture russe d’avant Octobre. En effet, à Versailles – dont on peut se demander ce qu’il vint y faire – Maïakovski se dit « comme englué dans les aquarelles de Benois » qui illustrent certaines « petites choses poétiques d’Akhmatova ». Quel est donc ce souvenir confus des arts pétersbourgeois qui assaille soudain cet autodidacte de génie en visite dans la cité royale ? De quel passé russe, dont la viscosité même indique combien il est attachant, ne peut-il se défaire en découvrant la résidence des rois de France ?