Résumé ou incipit :
Interroger Versailles dans le roman populaire (Octave Feuillet, Paul de Kock), la scène comique et dite de boulevard (Octave Gastineau, Edmond Gondinet) et enfin dans les nouvelles parues dans la presse (Maupassant) au tournant du siècle, c’est tenter d’établir pourquoi un lieu existant, extrêmement connoté historiquement, socialement et culturellement, est choisi de manière récurrente pour figurer le non-lieu, l’éloignement, voire le ridicule dans la fiction. Parce que la littérature populaire exige l’utilisation de clichés et de redites, elle permet de situer la façon dont le terme même de « Versailles » est perçu au tournant du siècle. Avec un titre tel que « Mon mari est à Versailles », l’accent est mis d’emblée sur l’éloignement bienvenu de l’obstacle à d’illicites intentions, « et pour qui connaît son répertoire du boulevard, il n’est point difficile de deviner ce qui va se passer ». Mais pourquoi Versailles pour figurer le lieu commode afin d’éloigner les fâcheux ? Comment fonctionne la référence géographique pour un public ou un lectorat parisien du tournant du siècle, avant que la signature du traité de Versailles n’amène une autre donnée ?