Titre : Henry James et Versailles : du reportage républicain au roman de l’Ancien Régime
Auteur(s) : Wolkenstein, Julie
Type de texte : Partie d'ouvrage ; Actes de colloque
Source : Versailles dans la littérature. Mémoire et imaginaire aux XIXe et XXe siècles ; Actes du colloque international (château de Versailles, 27-29 mars 2003), études réunies par Véronique Léonard-Roques, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal
Date(s) : 2005
Pagination : p. 167-177
Notice bibliographique :
Wolkenstein (Julie), « Henry James et Versailles : du reportage républicain au roman de l’Ancien Régime », Véronique Léonard-Roques (éd.), Versailles dans la littérature. Mémoire et imaginaire aux XIXe et XXe siècles, actes du colloque international (château de Versailles, 27-29 mars 2003), Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, p. 167-177.
Résumé ou incipit :
Le point de vue de Henry James sur la France est singulièrement ambigu. L’Angleterre le rassure, l’Italie le séduit sans conditions, mais les mœurs et l’histoire françaises révèlent sa propre dualité, le renvoient à sa condition d’Américain exilé, condamné à une aléatoire européanisation. Installé à Paris en 1875 comme correspondant d’un journal américain, il assiste, à Versailles, aux derniers soubresauts du parti de la Restauration, et témoigne un soutien raisonné à la cause républicaine. Mais son œuvre de fiction contredit, dément cet engagement. Le reporter mercenaire se félicite de voir naître la Troisième République, le romancier, libre de ses fantasmes, prête un pouvoir de suggestion exclusif à la France prérévolutionnaire. Si Les Esquisses parisiennes sacrifient aux lois du témoignage journalistique, les fictions abolissent l’actualité au profit d’une recréation fantastique de l’ancien régime. La représentation de Versailles illustre particulièrement bien les contradictions d’un étranger, convaincu en même temps de l’inéluctabilité historique du processus démocratique, et de la spécificité des ressources romanesques qu’il risque d’effacer.